Leçons de vie
Lorsque j'ouvre pour la première fois un blog, en ce 23 Avril 2008, il y a déjà 11 ans que la Guinée est sur le net, à travers le projet américain Leyland, le 12 Septembre 1997. Je suis tout penaud en traçant ces lignes, ne sachant dans quelle catégorie j'aurai à placer mon texte.
J'ai pu toutefois me trouver un titre qui résume tout ce que j'aurais voulu mettre dans un carnet intime et qui, pour la première fois, n'appartiendrait qu'à moi. Ce titre, c'est : "Leçons de vie".
Mon expérience de vie et mon parcours professionnel m'ont tellement saccagé en matière de censure et d'autocensure, que j'ai envie de tout déballer à la fois, sans même savoir par où et par quoi commencer.
Une seule chose reste évidente cependant : j'enfouirai ici, tout ce qu'il m'a été donné de vivre, d'observer, de sentir, de comprendre, de subir, de provoquer, d'encaisser... dans cette précaire, laborieuse mais exaltante existence.
Je ne veux m'obliger ni à la chronologie, ni à la rigueur de la terminologie grammaticale, ni à la catégorisation, ni aux précautions de style ou de morale. Je passerai ainsi, sans discontinuer et avec toute la désinvolture, de la prose à la poésie, de la mélodie à l'invective, du conseil à la harangue.
Bref ! Je veux faire ici, le "vidange" : le défoulement de ce trop plein qui me donne parfois le vertige, l'euphorie ou la nausée. Je cracherai parfois et souvent, mon venin. J'exulterai aussi souvent. Je tambourinerai des croyances et des certitudes fondées sur ma seule vision de la vie et des choses. Je n'en serai pas moins ravi puisque, même en cas d'erreur d'appréciation, j'aurai quand même eu le loisir et l'assurance de mettre ces cris du coeur et ces hystéries par écrit.
S'ils sont choquants, ils susciteront le débat. S'ils reflètent la platitude, ils provoqueront certes de la commisération, mais en même temps, ils impulseront l'effort de les corriger. Et ce faisant, mon censeur sera entraîné à cogiter et donc, à produire des idées. De toutes les façons, ils serviront certainement demain, à se faire une idée de ma personnalité, de mes opinions, de mes options.
Tabounablog pourra ainsi être, la petite fenêtre entrebâillée sur la vie et la pensée de Fodé Tass Sylla, en ce qui est du meilleur, et peut-être du pire, mais certainement du sincère humainement possible.
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Mon pays s'appelle la Guinée. La République de Guinée. Qu'est-ce que j'aime bien savoir que je suis né là ! Ne fût-ce qu'en regardant la carte de l'Afrique, je me sens si couvé, si protégé, si encadré ! Et dire que Dieu ne nous a placés que là : dans le creux du coude de l'Afrique, dans l'aine du genou ou alors, dans le pli des aisselles de ce continent en forme de point d'interrogation.
Et si d'ailleurs l'Afrique reflétait l'image d'un point d'interrogation, mon pays ne serait-il pas situé juste là où commence le signe interrogateur ?
L'Afrique, est-il "le continent qui interroge", comme l'a si bien dit l'autre, ou alors "le continent qui s'interroge" ?
Et si ce continent posait des questions au reste du monde, ou se posait des questions à elle-même et sur sa destinée, que fait donc la Guinée, mon pays, situé juste là où le signe du point d'interrogation commence ?
Bien évidemment, la Guinée, dans cette position naturelle, ne peut avoir que matière à interrogations. Et donc, elle ne cesse de poser des questions aux autres nations, mais aussi et surtout des questions cuisantes, cruciales et embarrassantes à elle-même. A ses dirigeants,à ses élites intellectuels, à ses leaders d'opinions.
Tabounablog tente d'examiner ces questionnements, au fil du temps, dans l'objectif bien perceptible à la lecture, d'en tirer des leçons de vie.