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12 mars 2009

Dadishow : Le loup dans la bergerie !

Les auditions radiotélévisées des hauts cadres guinéens qui ont pataugé dans les ressources publiques ces dernières années, révèlent des surprises agréables par la pédagogie du déballage public. Mais cette politique-spectacle étale aussi et surtout, des attitudes désagréables, tant la misérable versatilité de l’humain s’exprime chez des personnalités que l’on prenait, jusqu’à une date très récente, pour des exemples de grandeur morale et sociale

C’est un choc psychologique énorme pour le guinéen moyen ! C’est un court-circuit moral avec des effets de nausée chez le citoyen lambda, ce guinéen ordinaire qui fondait, jusqu’ici, un immense espoir et une religieuse confiance en ses dirigeants, et qui découvre subitement, que son sort n’était confié, jusque là, qu’à des usuriers, des truands et des blasphémateurs.

Il ne peut y avoir de sentiment de fierté lorsqu’on a bien suivi nos ex-dignitaires, dans leurs exploits de camouflage de la vérité, de banalisation des crimes économiques et de diversion du public, et même, du Président de la République, le volontariste capitaine Moussa Dadis Camara.

La scandaleuse sortie du nouveau ministre du Contrôle d’Etat, Alhassane Onipogui, contre l’ex ministre des Mines Ahmed Kanté, dimanche soir, est un dessin grandeur nature de cette farandole des médiocres qui nous tenait lieu de gouvernance sous le régime Lansana Conté.

Ce spectacle bouffon et gênant souligne en effet, toute cette hargne de destruction de l’autre, qui a caractérisé, des années durant, les luttes de clans et d’intérêts qui ont miné la haute Administration guinéenne. Des duels fratricides, avec ces faux-fuyants haineux et autres croc-en-jambe innommables, qui ont annihilé tous les efforts des hommes de bien et anéanti tous les projets porteurs pour ce pays.

Je dis à Dadis Camara : « Faites gaffe, mon Président, des loups sont dans la bergerie ! » 

Le combat au Camp Alpha Yaya aujourd’hui, est plus que féroce pour prendre le Chef de l’Etat en otage, au lieu de lui proposer des visions constructives pour la Guinée et les guinéens. Les rouages du CNDD et du gouvernement sont plus que jamais truffés à ce jour, de ces opportunistes rétrogrades et autres équilibristes nocifs, qui ont mis à genoux l’économie nationale et clochardisé les malheureuses populations guinéennes.

Et en bonne place sur cette liste des prédateurs invétérés et insatiables, l’actuel ministre du Contrôle d’Etat, qui joue désormais à l’expert-auditeur, en s’adjugeant allégrement, en nette position d’usurpateur de titre et de fonction, les prérogatives logiquement dévolues au Ministre des mines et de la Géologie. Surtout, lorsque le Président Dadis veut comprendre ce secteur. Pourtant... !

N’est-ce pas ce même personnage, aujourd’hui en position de justicier qui, depuis plus de cinq ans, tire toutes les ficelles occultes au Ministère des mines, pour soumettre ou chasser tous les ministres réformateurs que le destin y a conduits ?

De Alpha Mady Soumah (qui l’y intronisa) à Ahmed Kanté (qui lui retira le biberon de la bouche), en passant par les docteurs Ousmane Sylla et Ahmed Tidiane Souaré, celui qui était devenu au forceps, Inspecteur général du Ministère des Mines et de la Géologie, a, dans les archives de ce Département, des paquets de lettres de délation, qui ont successivement écourté le séjour en ce lieu, de tout chef hiérarchique qui n’aura pas accepté pas de s’embarquer dans le train de la concussion et de la compromission.

Et la cause de cet acharnement bestial, vous le savez ? L’appât du gain, et de la grosse mise, sur le fameux Fonds minier, caisse sans fonds ni comptabilité, à la dévotion des requins de ce Département.

Le Fonds minier, comme l’a si bien dit l’un de ses plus froids et plus dangereux manipulateurs, l’ex Premier Ministre Ahmed Tidiane Souaré, « c’est une régie financière liquide de 200 000 dollars US, tirée des ressources mensuelles de l’ANAIM, et destinée aux différentes dépenses au niveau du Ministère », et parfois et bien souvent, au-delà. Une manne à partager en fait, chaque mois, entre les différents chefs de service de ce Département.

L’ex inamovible Secrétaire général du Ministère, Alimou Diallo, touchait par exemple, 30 millions de francs guinéens chaque mois ! Et l’Inspecteur général, Alhassane Onipogui, actuel Ministre du Contrôle d’Etat du CNDD, se tapait tout tranquillement 18 millions par mois, soit le salaire mensuel de 30 cadres de ce Département. Gratis ! Et sans compter les énormes avantages en frais de CA, de carburant, de soins sanitaires pour la famille ou de matériels roulants. Et cela, depuis combien d’années déjà ?!!!  La liste de cette répartition-dépeçage est bien disponible, avec des noms et des destinations à vous couper l’appétit.

Pour le cas du sieur Onipogui, cette somme était destinée, dans l’argumentaire brumeux, à « l’inspection dans les sociétés minières du pays ». Combien de « sociétés » en fait ? Seulement six au total pour toute la Guinée : deux de bauxite, trois d’or et une de diamant !

A préciser que sur ces six sociétés, le Secrétaire général Alimou Diallo et l’Inspecteur général Alhassane Onipogui seraient membres du Conseil d’Administration de quatre (les aurifères et la diamantifère). Et chose curieuse : ce sont justement ces quatre sociétés qui ont la manie de présenter, à chaque fin d’exercice annuel, des bilans négatifs. Sous la « vigilance » de l’inspecteur attitré. Et cela, depuis plus de cinq ans !

Ce qui démontre éloquemment, s’il en était encore besoin, que Mr. l’Inspecteur général était payé pour ne rien inspecter. Comment se serait-il amuser d’ailleurs à le faire, dans ce « sèrè » du délit d’initiés et de l’omerta, juste associés pour tripatouiller dans les finances publiques, avec toute la désinvolture du pédant et toute l’arrogance du trafic d’influence.

Et justement, c’est dans ce capharnaüm de voracité que le Ministre Ahmed Kanté s’est retrouvé, lorsqu’il arrive dans ce Département en Avril 2007. Avec sa rigueur administrative et sa raideur de contact, il ne pouvait produire là, que des étincelles qui finiront, au fil du temps, par prendre toute l’envergure d’un tsunami.

Le temps pour lui de s’acclimater à la nouvelle atmosphère, et le voici à pas de course contre les entorses à l’orthodoxie administrative et surtout financière, en vue d’une revalorisation accélérée de nos recettes minières, desquelles dépendent en grande partie, les actions et la survie de l’Etat guinéen en général.

Aussi, ne tardera-t-il pas à serrer les bourses et à sevrer, ce faisant, les inextricables appendices d’évasions financières qui s’abreuvaient de ce cambouis. Conséquences : deux camps se forment illico :

-Les travailleurs et leurs centrales syndicales applaudissent le nouveau ministre Kanté, pour les améliorations ressenties chez eux, suite à la pression exercée sur les lignes fantaisistes des hauts cadres, et le touffu budget de souveraineté qui, soit dit en passant, s’élevait à l’époque, à la bagatelle de un milliard deux cents millions de francs guinéens.

-Les proches collaborateurs dans la haute hiérarchie, quant à eux, perçoivent tout de suite, ce ministre réformateur, comme un empêcheur de tourner en rond. Et la razzia médiatique et politico-mafieuse ne lui fera plus aucun cadeau. Jusqu’à sa chute le 27 Août 2008, soit 17 mois de bagarre et de sacrifices sans répit ni repos, pour une cure vaine des écuries d’Augias. Le rapport des forces étaient trop inégal et… malheur pour la Guinée !

Malheur pour la Guinée, parce qu’au moment où la mafia étatique prenait raison sur lui, Ahmed Kanté était sur le point de réussir ce qu’aucun ministre des mines de Guinée, disons même, aucun membre des gouvernements guinéens successifs, n’avait encore réussi, ni même imaginé : un jackpot financier et infrastructurel unique en son genre. On l’a surnommé : « Le Paquet GLOBAL » !

On croit rêver : imaginez un contrat gagnant-gagnant, « Ressources contre infrastructures », ficelé sous l’égide la Commission mixte Guinée-Chine et financé par la Banque Nationale de Chine, à hauteur de 23 milliards de dollars US, sans aucun centime exigée de la Guinée  ! Et pour quelles fins, s’il vous plaît ?

- Régler définitivement notre récurrente honte nationale de manque d’eau et d’électricité

- Construire 3600 km de voies ferrées en Guinée

- Construire 2400 km d’autoroute (dont une ligne directe Conakry-N’Zérékoré)

- Edifier et équiper 33 Ecoles Professionnelles (soit une école dans chaque préfecture)

- Edifier et équiper 3 Instituts des mines (Bauxite à Boké, Or à Kankan et fer à Beyla)

- Edifier et équiper toutes les casernes militaires du pays, avec un grand hôpital et des centres de formation pour la Défense, sans compter les autres fournitures et équipements militaires)…

Bon, excusez du peu, j’ai cité en vrac. Le document sur le Fonds Global est disponible, à l'occasion, pour ceux qui voudraient en savoir plus !

Et, malheur pour la Guinée, je dis : c’est lorsque ce montage incroyable est sur le point d’aboutir, que le ministre Ahmed Kanté est éjecté de son fauteuil ! C’est à croire que désormais, c’était la Guinée elle-même qui refusait obstinément le décollage économique !

Parce que tout simplement, ce ministre baroudeur et patriote, responsable et pragmatique, était devenu gênant pour les lobbies qui, depuis Sékou Touré jusqu’à Lansana Conté, ont fait de nos ressources minières, leurs propriétés personnelles et familiales, à travers des contrats iniques, tissés de prébendes héréditaires.

Et aujourd’hui plus qu’hier, le Chef de l’Etat est envahi et ficelé par ces mêmes individus qui ont produit ces contrats mafieux, se sont façonné ou approprié des permis porteurs, tout en inventant et en imposant une kyrielle de permis bidons, sous des labels de sociétés prête-noms de démarcheurs cupides et immoraux. Ils sont encore aujourd’hui, dans le premier cercle du CNDD au Camp Alpha Yaya.

Pour preuve : ces oiseaux maléfiques n’ont permis à aucun membre du CIRCAM (la Commission interministérielle d’experts nationaux qui a déjà élaboré un audit minutieux, clair et précis sur ce secteur stratégique), de pénétrer le CNDD, ou même, d’appartenir au Gouvernement ou à une quelconque structure de conseillers du Président Dadis. Aucun membre, je dis !!!

On engorge aujourd’hui l’alentour immédiat du capitaine Président, on racole ses proches, on soudoie ses amis, on introduit des sous-traitants rapaces auprès de lui et on entasse des tonnes de faux documents sur son bureau, avec un œil vigilant pour repérer et éloigner les meilleurs cadres patriotes, en vue de faire prospérer l’obscurité de la médiocratie et de la mafia des multinationales qui ont, depuis toujours, fait main basse sur nos ressources minières et qui s’évertue à les maintenir éternellement sequestrées et gelées, en complicité avec nos monstres nationaux.

Je dis, encore une fois, au capitaine Dadis : « Avec votre équipe actuelle de proches conseillers chargés du secteur minier, vous êtes encore loin de percevoir le chemin doré de vos nobles ambitions pour la Guinée et les guinéens. Si, en tout cas, c’est sur les mines que vous comptez, pour nous faire respirer, et surtout, avec pour seul ressort, le patriotisme désintéressé ! 

Car, et cela, tous les patriotes sincères, honnêtes et soucieux du bien-être de la Guinée, vous le confirmeront, et vous-même, vous vous en rendrez compte un jour, peut-être en retard et avec un brin de regret que : « Le loup est en plein dans la bergerie ! »

Et si un seul de ces honteux prédateurs souhaiterait s’amuser à élever, même une petite contradiction, nous arriverions daredare à vos côtés, Mr le Président, avec des dossiers qui vous feront certainement revoir, en urgence, la structure actuelle de votre Commission d’audit, et pourquoi pas, celle du gouvernement en entier ?

Là-bas dans nos villages, lorsque les sorciers ont « mangé » un bébé, on fait appelle à un mage pour dépister et châtier les fautifs. Mais s’il se trouve que c’est le mage, lui-même, qui a organisé et dirigé le supposé forfait de cannibalisme occulte… ! 

Fodé Tass Sylla

Rédacteur en Chef 

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